Époustouflant de beauté

L’une des grandes richesses du Mexique est la beauté de ses sites naturels dont un nombre incalculable de cascades se déclinant sous toutes formes et teintes de turquoises.. Nous avons été particulièrement comblés par Las Nubes et El Chiflón deux merveilles du Chiapas

Las Nubes

Las Nubes est un petit paradis de cascades et de bassins d’eau turquoise du Rio Santo Domingo accessible de son centro ecológico.

Un pont surplombe le fleuve afin de nous offrir une vue d’ensemble sur les petits rapides et les bassins d’où il est possible de se baigner

C’est le petit sentier qui conduit au mirador offrant une vue sur les étendues d’eau et la forêt qui nous a littéralement séduit. Il est bien aménagé avec des messages invitant le promeneur à la protection de la planète, s’élève et serpente le long des rochers et nous oblige même à se faufiler dans un trou creusé à même le roc. Il fait moins de 2 km et, comme il nous a charmé, nous l’avons refait en marche rapide le lendemain matin.


El Chiflón

Dès notre installation dans le stationnement camping du centro ecológico El Chiflón, nous faisons connaissance avec Elisabeth et Robert de St-Bruno-de-Monntarville. Une heure plus tard toujours en train d’échanger nous décidons de dîner ensemble avant d’aller découvrir les cascades.

Dès le début du sentier nous sommes tous les quatre soufflés par tant de beauté et ne cessons de nous exclamer devant ce beau spectacle que nous offre la nature. Malgré la grimpe nous poursuivons nos échanges entre chaque exclamation de ravissement atteignant un sommet à l’apparition du voile de la mariée d’une hauteur de 120 m.

Gonflés à bloc, nous acceptons la proposition malhonnête d’un gardien de poursuivre l’ascension pour, paraît-il, voir une autre cascade fantastique. Il demande 20 pesos par personne pour aller à cette fameuse cascade et nous dit de garder le silence à ce sujet.  Pendant les pourparlers je suis sous l’impression qu’il va nous servir de guide. Quelle n’est pas ma surprise quand après nous avoir ouvert la barrière tenue par une simple planche de constater qu’il ne vient pas avec nous. 

Bof! On s’est fait avoir, mais allons y.

Le sentier semi- aménagé grimpe constamment. Puis il disparaît et monte de plus en plus raide. Nos pieds n’ont pas prises dans le sable et nous glissons constamment. Non seulement le sentier a disparu mais les broussailles sont de plus en plus présentes. On décide de rebrousser chemin mais c’est à ce moment qu’Elisabeth glisse se blessant à la jambe et au bras. 

L’histoire ne dit pas si d’autres curieux ont mordu à l’hameçon de ce gardien qui, grâce à son stratagème, arrondit son maigre salaire, mais il est évident que personne n’avait emprunté le sentier et vu la chute promise.

Au retour, le gardien avait disparu.  

En bons touristes, nous sommes tombés dans l’arnaque proposé.

La chute d’Elisabeth a mis un voile sur cette dernière chasse à la cascade mais cette rencontre fortuite dans le stationnement et l’agréable temps passé ensemble le long d’El Chiflón ont mis, je l’espère, un baume sur la blessure d’Élisabeth.

Un troc inattendu

Voilà qu’on aperçoit un singe grignotant des feuilles dans l’arbre devant notre campement, puis les branches de l’arbre voisin plient sous le poids d’une maman singe suivi de près par son petit. Fascinés nous les suivons le long de la rivière Lacantún à Las Guacamayas (les aras) où nous les contemplons avec plaisir

Puis, intrigués par le manège de deux mexicaines dont l’une plante des bouteilles de vin dans le nid peu profond de la rivière, nous oublions les singes et établissons un poste d’observation en s’assoyant sur un tronc d’arbre tombé au sol.

Nous observons le va et vient de la femme qui immerge des bouteilles de vin vides tête première dans le sable de la rivière à une certaine distance l’une de l’autre. Après, elle abandonne les bouteilles et en profite pour jeter un œil sur une enfant qui joue dans la boue tout en placotant avec sa compagne. Justement, celle-ci, assise sur la rive, le cou entouré des bras d’une petite fille, manipule on ne sait trop quoi dans un plat entre ses jambes

Puis, la plongeuse de bouteilles va les chercher une à une et vide leur contenu dans le plat de de la femme assise et le manège recommence.

Curieux, nous décidons d’aller leur demander ce qu’elles font. Elles nous expliquent alors leur méthode pour pêcher les sardines. D’abord, il faut mettre un peu d’eau savonneuse dans la bouteille dont le haut est fermé par un bouchon de liège puis mettre une pâte faite d’eau et de farine de maïs pour boucher le fond de la bouteille qui a été percée. Les sardines qui raffolent de ce mélange bouffent l’appât et se retrouvent coincées à l’intérieur

C’est la pêche modeste qui était versée dans le récipient entre les jambes de Juana qui vide les entrailles de chaque sardine en pressant le minuscule poisson de ses doigts. Même Valentina, la grande de 4 ans peut le faire. J’ai moins de succès qu’elle. Un vrai travail de moine pour vendre leur récolte à une dame du village

Juana nous en a gentiment offert. On l’a voit qui glisse des sardines dans un sac pour nous. Nous voulions les lui payer mais elle a refusé net disant que ça venait du « corazon » ♥️. Générosité mexicaine. 😁. T’as pas grand chose mais tu partages

Les maris de ces deux belles-sœurs travailleront illégalement aux États-Unis pour les prochains cinq ans puisque le salaire journalier dans cette région du Mexique n’est que de 200 pesos/jour soit environ 15$. Au retour de leur papa respectif les  petites auront 7 et 9 ans. C’est cher payer en affection et en présence pour améliorer sa qualité de vie.

Encore une fois, nous avons utilisé l’or ambré du Québec pour remercier ces deux braves personnes pour la gentillesse qu’elles nous ont témoignée et leur bonne humeur communicative. C’était de toute beauté de m’entendre leur expliquer dans mon espagnol rudimentaire comment on récolte l’eau d’érable de l’arbre dont la feuille est sur l’unifolié canadien pour en faire du « jarabe de arce».

Et dire que nous étions à Las Guacamayas pour en apprendre sur les aras rouges que nous avons vus en cage. 

La route réserve toujours des surprises aux voyageurs.

Le cadeau de Juana.

Le repas dégustation. Frites, elles croquent sous la dent. Avec un peu de sel et de lime c’est extra.

Sites archéologiques mayas du Mexique

Même si ces citées ont été construites pour asseoir leur pouvoir et y exercer des sacrifices humains, j’admire le labeur des mayas qui ont bâtis ces temples avec peu d’outils et de techniques développés et sans animaux pour transporter les matériaux qui l’ont été à dos d’hommes. Il semble que la hauteur des pyramides servaient de lien entre le ciel et la terre. Ainsi, le plus haut le mieux selon leurs croyances.

Je présente ici les sites archéologiques que nous avons visités au Yucatan et au Chiapas.

Edzná (Campeche, Yucatan)

Edzná est située à 53 km au sud-est de Campeche. Habité de 600 av. J-C jusqu’au environ du XV siècle, la citée s’étendait sur plus de 17 km carré. Lors de notre passage un groupe de femmes faisait un pèlerinage en visitant une dizaine de sites archéologiques du Yucatan dans le but d’honorer leurs racines. À la fin de notre visite nous avons observé le groupe occupé à prier, chanter et danser en hommage à leurs ancêtres. Pour nous, néophytes c’était vraiment intéressant de les observer et j’ai osé aller leur parler après leurs chants, ce qui m’a permis de mieux comprendre leur démarche.

La dame avec la robe bleue est la « abuelita » (grand-mère), celle qui transmet histoire et traditions.

Moi qui fait mon enquête journalistique 😉

Tulum (Quintana Roo)

Tulum date de la fin de la période postclassique (de 1200 à 1521). De taille modeste comparée à d’autres sites, il se distingue de par sa localisation qui surplombe les eaux turquoises de la mer des Caraïbes et la végétation luxuriante de la côte.

Malheureusement, de par sa localisation près des grands centres touristiques de la Playa Maya, il est très fréquenté par les touristes et les vendeurs de toutes sortes. Nous avons visité Tulum avec nos petits-enfants qui ont définitivement préféré les petits singes avec lesquels ils auraient pu se faire prendre en photo si le coût n’avait pas été abusif.

Palenque (Chiapas) La cité maya du roi Pakal Le Grand

Palenque et situé dans un parc national et fait parti du patrimoine mondial de l’UNESCO. Nous avons commencé par visiter le musée Alberto Ruz Lhuillier qui en plus d’exposer des artefacts retrouvés sur le site explique son histoire et expose une réplique d’un sarcophage. Franchement juste pour voir sa grande dimension et toutes les sculptures qui l’ornent ça vaut le coup.

Puis, pour visiter les vestiges de Palenque, nous avons tenté de nous stationner près du site où des pancartes indiquent que le stationnement est gratuit mais où certains «créateurs d’emploi » bloquent les emplacements avec des cônes oranges moyennant des frais pour surveiller le véhicule. Nous rions un peu jaune et allons nous stationner sur le chemin un peu plus bas ou d’autres « créateurs d’emploi » te guident pour t’aider à stationner ton véhicule.

Palenque est situé dans la jungle et on peut y entendre les singes hurleurs. Ça ajoute un petit quelque chose à l’atmosphère. Cette citée maya a atteint son apogée en 700 grâce au roi Pakal Le Grand. Elle aurait comptée pas moins de 200 monuments mais les visiteurs n’ont accès qu’à quelques uns d’entre eux.

Visiter des sites archéologiques demande tout de même un certain effort cardio afin d’escalader les nombreux escaliers qui ne respectent pas le code du bâtiment actuel. Les monter et les descendre en diagonale facilite la tâche et demande un brin de concentration. Michel en pleine descente.

Bonampak

Pour visiter ce site, il faut se rendre au village de Lacanjá Chasayab oú l’on doit payer quelques pesos par personne pour pénétrer dans le village. De là, il est interdit de se rendre au site de Bonampak avec son véhicule personnel et il faut payer un taxi pour y faire l’aller-retour. Il faut comprendre que le tourisme est la source principale de revenus de la localité et ainsi plusieurs familles offrent des espaces de camping ou des cabanas. Nous avons élu domicile au camping ecoturismo Lacanjá qui était joli et bien entretenu et y avons réservé notre taxi pour se rendre à Bonampak tôt le lendemain matin.

Nous pensions être bien équipé pour la visite mais on nous oublige à acheter chacun un masque à 30 pesos chaque. Disons que ça fait cher le masque. Semblerait qu’on en a besoin pour pénétrer dans chacune des chambres aux murs peints et éviter la contamination. Le plus drôle c’est qu’une seule personne peut être dans une chambre à la fois et que nous somme seuls sur le site à cette heure matinale. J’imagine que c’est un manège qui contribue au mieux être économique du village. Je me demande tout de même de quelle façon les entrées de fonds sont réparties entre les villageois.

Bon, j’en viens au site qui est niché au cœur de la forêt Lacandone et se différencie des autres grâce à ses peintures murales dans 3 chambres du bâtiment appelé temple des peintures. Sachez qu’en langue maya «Bonampak » signifie « murs peints «  et ce n’est qu’en 1946 que ces vestiges ont été découverts.

Les peintures sont superbes, les couleurs vives et les détails nombreux. Toutefois, malgré les panneaux explicatifs j’ai eu du mal à comprendre les scènes tant j’étais proche du mur et qu’il me manquait une vue d’ensemble. J’ai donc eu une petite déception mais ça valait tout de même le coup.

Yaxchilan notre coup de ♥️

Ce n’est pas le plus gros site archéologique, ni le plus visité mais c’est celui qui nous a charmé. On s’y rend en « lancha » (barque motorisée) sur le fleuve Usumacinta, la frontière naturelle avec le Guatémala. Déjà l’expérience est ludique.

On se croyait dans un film d’Idiana Jones armé de nos lampes frontales explorant le petit labyrinthe d’un des bâtiments où les chauves-souris couvrent les plafonds. À donner la chair de poule ou des frisons d’excitation. Puis les vestiges sont situés encore une fois dans la jungle avec les cris des singes hurleurs qui viennent de toutes parts et la végétation qui s’incruste dans les pierres. On a pris un malin plaisir à explorer le site et à grimper les marches pour se rapprocher du divin, selon les croyances mayas.

Visiter ces sites mayas nous a fait vivre une gamme d’états tels la surprise, la contemplation, l’incompréhension, l’étonnement, l’émerveillement et l’admiration. C’est un voyage dans le temps d’une grande intensité.

Les charmes du lagon de Bacalar

Au sud de Tulum, nous découvrons avec surprise l’eau claire du lagon de Bacalar, aussi connu comme le lagon des 7 couleurs grâce  aux multiples nuances de blancs, bleues, verts et turquoises qu’on y observe. Ces différentes teintes viennent des micro bactéries et des différentes profondeurs de la lagune. Le mercredi il est interdit de naviguer sur la lagune afin  de réduire l’impact des embarcations..

Nous arpentons d’abord el « ecoparque Bacalar » et son ponton qui surplombe le lagon où des escaliers donne accès à l’eau. Il faut d’abord payer les frais d’accès de 20 pesos par personne pour accéder à ce grand quai récent en forme de rectangle d’une longueur de 800 m. On peut y lézarder, se jeter dans les eaux cristallines, relaxer en observant la faune et bien sûr y être pour voir les derniers rayons du soleil en sirotant un apéro. Les couleurs de l’eau sont si invitantes que nous décidons de plonger pour s’y rafraîchir.

Nous nous installons ensuite pour la nuit dans le stationnement municipal et, peu de temps après, deux autres VR nous y rejoignent. Une famille d’espagnol qui voyage à 3 dans un vieux combi (Westfalia) et un couple de français qui a fait venir son Wingamm, de fabrication italienne par bateau jusqu’à Baltimore. Un beau modèle de VR en fibre de verre bien équipé et isolé pour aller aux sports d’hiver. 

Il est coutume d’échanger entre voyageurs et, partageant la même langue que Christine et Hervé nous parlons pas mal, non seulement du voyage mais de la vie. Nous prenons aussi plaisir à voir jouer dans le stationnement la petite Maria et ses parents à un jeu du lancer de roches. Vraiment, ça prend juste un peu d’imagination pour s’amuser avec si peu à 3 ans. La vie de «  Vanlifers » au Mexique est de façon générale simple et sympathique.

Du stationnement municipal, je marche jusqu’aux différents pontons gratuits qui donnent accès au lagon pour m’y rafraîchir. Le summum est d’aller se tremper après le coucher du soleil et de se laisser glisser sur le dos en observant la voie lactée. Pas mal.

Puis, après avoir trouvé la ville assez quelconque, voilà qu’en déambulant en soirée sur la place centrale animée par les vendeurs de rue, les gens attablés aux restaurants, les promeneurs, les enfants qui y jouent et évidemment la musique ambiante que la magie de Bacalar poursuit sournoisement son travail de séduction. C’est l’ambiance du soir mexicaine à son meilleur.

Au petit matin en faisant mes étirements sur l’un des quais, j’admire le groupe de personnes qui passent devant moi en planche à pagaie et réalise qu’ils se dirigent vers le canal des pirates qui est un site artificiel qui permettait de connecter les mayas du Nord aux mayas de lʼAmérique Centrale afin de faire des échanges commerciaux. Il doit son nom au fait que les pirates l’empruntaient pour aller piller les ressources naturelles de la région.

On gonfle alors le kayak et traversons nous aussi la lagune vers le canal. Il est tôt et les eaux de la lagune sont calmes. On s’amuse à compter les nuances de couleurs de l’eau. On en décompte cinq

Les petits hôtels ayant accès à la lagune ont eu la bonne idée d’installer des balançoires et des hamacs dans l’eau. Je n’ai pas pu résister.

Nous sommes définitivement envoûtés par la beauté de la lagune de Bacalar et l’atmosphère décontractée qui y règne. Une destination pleine de charmes simples.